La COP27 a réuni, du 6 au 20 novembre 2022 à Charm el-Cheikh en Égypte, plus de 35 000 personnes, dont des représentants gouvernementaux, des observateurs et des représentants de la société civile, d’après le site des Nations Unies.
“Ça n’a pas été facile” mais “nous avons finalement rempli notre mission”, s’est félicité Sameh Choukri, le président égyptien de la COP27, contrairement à Antonio Guterres, qui considère que la COP n’a pas répondue à ses objectifs, et à l’Union Européenne, qui se dit déçue par l’accord sur les émissions.
Ce qu’il faut retenir de la COP27
Trois grands bilans se dessinent à la fin de cette COP :
- Le maintien in extremis de l’Accord de Paris (limiter le réchauffement climatique et maintenir l’augmentation de la température moyenne de la planète en deçà de 1,5°C).
- La précision des engagements climatiques de certains pays. L’Inde a présenté sa stratégie pour atteindre la neutralité d’ici à 2070 ; l’UE souhaite réduire ses émissions de CO2 « d’au moins 57% » d’ici à 2030, contre un objectif initial de 55% et la Turquie a revu à la hausse ses engagements climatiques en baissant de 41% ses émissions d’ici à 2030.
- Une résolution historique : la question des “pertes et dommages” climatiques pour les pays vulnérables. Malgré de nombreuses questions qui restaient en suspens, le texte acte sur la création d’un fonds financier spécifique.
Limites de la COP
- Les principales causes du changement climatique n’ont pas été traitées, notamment dû à la sur-représentation des Etats et lobbyistes pétroliers et gaziers (plus de 600 recensés lors de cette conférence, soit plus que les représentants des 10 pays les plus touchés par le dérèglement climatique). “En clair, les gouvernements se sont mis d’accord à la COP27 pour financer une partie des dégâts causés par le changement climatique, mais pas pour limiter ces dégâts en réduisant davantage les émissions de gaz à effet de serre et l’usage des énergies fossiles” (Anne Bringault, coordinatrice des programmes du Réseau action climat).
- Les sponsors de la COP27 interrogent également. Impossible de passer à côté des logos de Coca-Cola, Microsoft, Google, Siemens, IBM ou encore Egyptair. Le choix de ces sponsors ou partenaires pour la COP27 abasourdissent certains pendant que d’autres dénoncent une immense opération de greenwashing : Coca-Cola est considéré comme le plus gros pollueur plastique au monde avec une production de 120 milliards de bouteilles à usage unique par an.
On ressent donc une certaine volonté de la part d’un grand nombre de pays pour faire bouger les choses, et des engagements sont pris. Cependant, l’on peut se demander si ceux-ci seront réellement tenus, mais surtout, quel poids ont-ils face aux plus gros générateurs de pollution ?
« Cette COP a affaibli les obligations pour les pays de présenter des engagements nouveaux et plus ambitieux », a regretté Laurence Tubiana, architecte des accords de Paris de 2015.